🇫🇷 Pause hivernale pour les chevaux de course – Mieux vaut les garder à l’entraînement ou les envoyer au haras ?
Pourquoi les jeunes chevaux devraient rester à l’entraînement – et quand un séjour au haras peut être bénéfique
À la fin de la saison, lorsque les températures baissent et que les pistes en herbe ferment, la même question revient chaque année : Faut-il accorder une vraie pause hivernale aux chevaux de course, ou continuer un entraînement allégé ?
Cette décision dépend de nombreux facteurs : l’âge du cheval, son niveau de développement, son tempérament et ses objectifs futurs. Voici mon point de vue de entraîneur, basé sur de nombreuses saisons d’expérience – et confirmé par plusieurs études vétérinaires récentes.
Podcast (FR) – Pause hivernale, récupération et mouvement
🎧 J’aborde ce thème aussi dans notre dernier épisode de podcast sur Spotify. Quelques réflexions concrètes sur la pause hivernale, la récupération active et l’importance de garder les chevaux en mouvement, même lorsqu’ils sont en « pause ».
💡 À écouter et à partager avec vos propriétaires et cavaliers francophones.
Les jeunes chevaux : la continuité du travail est essentielle
Pour les jeunes chevaux, la régularité et la continuité du travail sont indispensables.
Un yearling en pleine phase de développement, ou un deux ans qui aborde sa saison de trois ans, a besoin de structure et de discipline.
« Pour la construction musculaire et mentale, il est bien plus judicieux de garder les jeunes chevaux à l’écurie d’entraînement plutôt que de les envoyer au haras. »
Cette conviction est également appuyée par la recherche scientifique : Une étude de la Kitasato University (2021) a montré que les chevaux qui restaient à l’entraînement pendant l’hiver affichaient 15 % de victoires supplémentaires et moins de blessures la saison suivante que ceux ayant bénéficié d’une longue pause.
De même, le Irish Equine Centre (2022) a observé que le travail régulier, même à intensité modérée, renforce les tendons et la densité du cartilage articulaire.
Pourquoi une pause trop longue peut être contre-productive
De nombreuses études confirment qu’un arrêt complet de l’entraînement provoque une perte rapide de condition.
La University of Sydney (2019) a montré qu’après seulement trois à quatre semaines sans travail structuré, la masse musculaire et la capacité aérobie diminuent sensiblement – notamment dans les muscles fessiers et dorsaux, essentiels à la performance en course.
Une étude publiée dans l’Equine Veterinary Journal (2020) a également mis en évidence une modification du profil musculaire : les fibres rapides (type IIA) diminuent au profit de fibres lentes (type I), ce qui réduit l’explosivité et le démarrage.
Autrement dit : chaque semaine de pause supplémentaire rend le retour à la compétition plus long et plus difficile.
À partir de quatre ans : la pause au haras devient envisageable – mais avec mouvement !
À partir de la fin de la quatrième année, une période de repos plus longue au haras peut être bénéfique – à condition que les chevaux puissent bouger.
« Je ne confierais un cheval à un haras que si les installations permettent un exercice quotidien – par exemple, une marcheur automatique ou des paddocks avec sol souple. »
La University of Zurich (2016) a d’ailleurs montré qu’un exercice quotidien d’au moins 45 minutes à la marche préserve jusqu’à 70 % de la masse musculaire comparé à un repos total.
Et selon le Veterinary Record (2021), une activité contrôlée sur sol élastique favorise la santé articulaire et la circulation sanguine.
Les chevaux avec un fort besoin de mouvement
Les étalons ou chevaux particulièrement actifs doivent aussi pouvoir se dépenser pendant l’hiver. Sans activité, ils deviennent nerveux et perdent leur tonus.
« Pour ces chevaux, il est essentiel d’assurer une activité quotidienne sur un sol non gelé et souple. »
Selon la British Horse Society (2018), le manque de mouvement augmente le taux de cortisol et favorise les comportements stéréotypés (tic, balancement, etc.).
La chercheuse américaine Dr Evelyn Hanggi souligne quant à elle que « le bien-être mental dépend directement d’un exercice contrôlé, même en période de repos ».
Quand une vraie pause est justifiée
Bien sûr, certains chevaux ont besoin d’un vrai repos – physiquement ou mentalement.
Après une saison exigeante, une pause de trois mois (par exemple de novembre à janvier) est souvent idéale.
« Mais chaque cheval est un cas particulier. C’est à l’entraîneur de décider quel type de repos est le plus adapté. »
Dans ces cas-là, il faut trouver le bon équilibre : une période de récupération oui, mais jamais d’inactivité totale. Le mouvement reste indispensable pour préserver la musculature et faciliter le retour à la forme.
Conclusion : pas de règle universelle, mais une planification individuelle
En résumé :
Les jeunes chevaux doivent rester à l’entraînement, afin de poursuivre leur développement harmonieux.
Les chevaux plus âgés peuvent bénéficier d’une pause hivernale, mais uniquement dans un environnement qui garantit un exercice régulier.
Les chevaux à fort tempérament ou à haut niveau de compétition doivent continuer à bouger, même pendant la trêve.
La science moderne et l’expérience de terrain se rejoignent : la meilleure « pause » est celle qui associe récupération et mouvement.
Envie d’en savoir plus ?
Pour en apprendre davantage sur notre approche de l’entraînement hivernal ou sur le fonctionnement de notre écurie à Munich, n’hésitez pas à visiter notre écurie.
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